Teder
(? - 1918)
4e Ill. G.P. R+C de l'O.K.R.C.
Charles Detre, mieux connu sous le nom de "Teder", fut le successeur de la Grande Maîtrise de l'Ordre Martiniste d'après Papus, et fut le prédécesseur de Jean Bricaud. Il eut une forte compréhension du rituel, et avait mis à jour les rituels martinistes développés par Papus (en langue française). Celles-ci étaient fondées sur des matériaux dont il avait hérité par François-Charles Barlet et Edouard Blitz.
Teder fut impliqué dans divers milieux maçonniques, et ce fut par l'intermédiaire d'un contact (Dr Édouard de Ribaucourt) qu'en 1914 Teder et Papus établirent, ou rétablirent, un lien entre l'Ordre Martiniste et la lignée rectifiée Scottish Rite/CBCS de Jean-Baptiste Willermoz. Teder était aussi très impliqué dans les sections françaises du Rite Swedenborgien et du Rite de Memphis-Misraim. Certaines de ses lignées ésotériques initiales proviennent du franc-maçon anglais John Yarker, mais furent renforcées dans des cercles ésotériques en Europe continentale.
Lorsque Papus mourut en 1916, il fut remplacé par Charles Detre (Teder), dont le vice-grand maître était Victor Blanchard. Teder estima que l'Ordre Martiniste survivrait mieux s'il était lié à une organisation maçonnique et il choisit pour cela le rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm, celui-ci étant était le plus ésotérique.
Teder imposa des prérequis maçonniques. Par exemple, un candidat devait être Maître Maçon de Memphis-Misraïm avant de pouvoir recevoir le Premier Degré. Il devait posséder le 18ème degré, avant de recevoir le 2ème degré et le 30ème degré du Rite de Memphis-Misraim pour recevoir le troisième degré de Martinisme.
Cependant, Teder lui-même mourut en 1918, et Victor Blanchard se vit offrir la Grande Maîtrise qu'il refusa, car il considérait que les restrictions maçonniques étaient un départ du véritable esprit du Martinisme.
Jean Bricaud devint alors Grand Maître de l'Ordre et déplaça le quartier général à Lyon: il devint connu sous le nom d'Ordre Martiniste de Lyon.
Il est intéressant de constater que sa charge dans l’Ordre Kabbalistique de la Rose-Croix resta continue et discrète, ce qui permit à l’Ordre d’échapper aux conflits que connurent les groupes martinistes et maçonniques.